Donner la vie apparaît toujours comme une belle expérience pour toutes les mères. Mais, certaines ne vivent vraiment pas bien leur grossesse, c’est même parfois une expérience traumatisante. Comme le confirme Santé Publique France, qui révèle que 15,5% des femmes ont mal vécu leur grossesse. Une statistique qui met au centre du débat la question de l’accompagnement périnatal. Suivons les conseils de la psychologue Karine Goetgheluck.
La dépression post-partum : un mal profond
Les conséquences de la grossesse chez la femme ne sont pas uniquement physique, ce n’est pas juste l’objet d’un ballonnement, des malaises, des nausées ou des vomissements. En réalité, si la plupart des mères souhaitent ardemment l’être, mais la période précédant l’accouchement n’est pas de tout repos, elle a clairement une incidence sur la santé mentale de certaines. La période post-partum est difficilement vécue par une bonne catégorie de femmes, 16,7% d’entre elles virent à la dépression selon une étude de Santé Publique France. Ce mal-être est directement lié à la grossesse. Il faut peut-être penser recourir à un soutien périnatal, nécessaire pour les jeunes mamans, ainsi que leur entourage. Cette aide est essentielle pour leur permettre d’affronter les moments délicats de la grossesse et de l’accouchement (deuil périnatal, prématurité, isolement…).
Un accompagnement personnalisé des jeunes mamans par des professionnels formés
Selon Karine Goetgheluck, psychologue et directrice du CeFAP (Centre de Formation à l’Accompagnement Périnatal), cet accompagnement est le produit d’une « formation exigeante indispensable et d’un cadre dans leur pratique qui sécurise chacun ». Car, ces professionnels doivent avoir des compétences différentes du champ amicale et familial, comme l’explique la psychologue : « Cet accompagnement est par ailleurs hors champ familial et amical, ce qui permet une liberté complète dans l’expression de ce qui est positif comme dans les vécus plus complexes ou difficiles (…) C’est un accompagnement professionnel et personnalisé pendant la grossesse, à l’accouchement et au retour à la maison ». C’est tout l’entourage de la jeune maman qui est visé par cet accompagnement personnalisé, car en plus d’un soutien psychologique à la mère, il faut également aider ses proches.
Un soutien émotionnel essentiel pour les jeunes parents
Le soutien aux jeunes parents doit aller au-delà du suivi médical et de l’accompagnement psychologique, un soutien émotionnel s’impose. C’est en tout cas l’avis de Karine Goetgheluck qui pense que le co-parent est « trop peu (pour ne pas dire pas du tout) pris en compte dans son vécu ». Nous avons également donné la parole à des jeunes parents, Marilou et Raphaël, qui affirment que : « Nous n’avons pas envisagé cet accompagnement avant, tout simplement parce que nous n’en avions pas connaissance ». Et pourtant ils font face à de nombreuses difficultés : « Un sentiment d’incompréhension, le sentiment ou la réalité d’un isolement délétère, une inquiétude qui peut aller jusqu’à l’angoisse, un vécu très contradictoire de cette période allant de l’euphorie à l’envie de tout arrêter », de l’avis de la psychologue.
Le jeune couple a été accompagné par Floriane, une accompagnante : « Elle a su individualiser les conseils au papa et à la maman pour que chacun se sente bien dans son rôle avant, pendant et après l’accouchement ».