Alors qu’ils étaient réunis en pleine conférence de presse à l’Ouest de Kaboul, des activistes afghans ont été arrêtés, provoquant l’indignation de l’ONU. L’organisation a fustigé cette autre violation des droits de l’homme perpétrée dans le pays, réclamant des informations sur ces arrestations jugées « abusives ».
Une inquiétude internationale
Après que 5 activistes aient été arrêtés par les autorités afghanes, l’ONU, à travers son Bureau des Droits de l’homme, s’est montrée très inquiète. En effet, une indignation de la communauté internationale a éclaté après que ces activistes qui tentaient de tenir une conférence de presse à l’Ouest de Kaboul, aient été conduits dans une destination inconnue. « Nous avons reçu des informations profondément inquiétantes selon lesquelles, hier (jeudi) après-midi à Kaboul, un certain nombre de responsables de la sécurité de facto ont perturbé une conférence de presse organisée par une organisation de femmes de la société civile, arrêtant une femme, Zarifa Yaqobi, et quatre de ses collègues masculins » a déclaré Jeremy Laurence, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme.
Une situation jugée abusive par l’ONU qui interpelle les autorités afghanes et les exhorte à plus de respect des droits de l’homme et des libertés : « Nous exhortons les autorités de facto à respecter ces droits », a lancé le Haut-Commissaire. Par ailleurs, le reste des participants de l’organisation ont été détenus dans la salle de conférence et relâchés après une fouille corporelle ainsi que de leurs téléphones. Une situation qui n’est pas pour rassurer quant aux respects des droits humains dans le pays dirigés de mains de maîtres par les talibans.
Un flou règne sur leur détention
L’activiste Zarifa Yaqoubi et certains de ses collègues militants activistes ont été placés aux arrêts par les talibans, annoncent les médias locaux. En effet, cette arrestation intervient alors que cette organisation annonçait la création du Mouvement des femmes afghanes pour l’égalité. Toute chose qui n’aurait pas été du goût des nouveaux hommes forts du pays.
Après avoir fait irruption lors de cette conférence de presse, les 5 activistes ont été conduits vers un lieu jusqu’ici tenu secret. Par ailleurs, rien, ou presque ne filtre sur cette énième atteinte aux droits de l’Homme dans ce pays qui s’est vu imposé depuis quelques temps des lois basées sur la Charia. Le Haut-Commissariat des Droits de l’Homme de l’Onu a réclamé des informations sur leur détention, a fait savoir Jeremy Laurence.
Ce dernier a appelé les autorités du pays à respecter les engagements et traités signés : « L’Afghanistan, en tant qu’État, reste partie à un certain nombre de traités et de conventions internationaux fondamentaux relatifs aux droits humains, notamment la Convention contre la torture… Les autorités doivent de facto respecter les droits de toutes les personnes en détention. ».
Zarifa Yaqoubi et ses compères sont gardés dans un lieu tenu secret pour des motifs eux aussi inconnus du grand public. Depuis l’arrivée des talibans au pouvoir en Afghanistan, des actes comme ceux-là se multiplient chaque jour, faisant clairement reculer les libertés dans le pays.