Alexandre Mattiussi a profité du défilé Ami pour se confier sur parcours de créateur de mode. Interrogé par Lena Mahfoul, l’homme de 38 ans s’est livré comme rarement, livrant quelques secrets sur sa personne et sa carrière. En réalité, on sait très peu de choses sur le styliste, à part qu’il a son école de mode à Paris, Duperré. Alors, c’est l’occasion ou jamais d’en savoir plus sur le personnage.
Qui est vraiment Alexandre Mattiussi
Alexandre Mattiussi est avant tout ce créateur qui, en seulement 10 ans, a su hisser la marque AMI au firmament de la mode masculine. Un ami bienveillant, très sympathique qui a lancé une série de vêtements à peine transformés pour les femmes. Cet ami de Leïla Bekhti, est un véritable amoureux de la mode et du glamour. Mais qui est-il réellement ?
C’est Alexandre Mattiussi qui en parle le mieux : « J’étais le Billy Elliot du village, se souvient-il avec émotion. Danser, je ne pensais qu’à ça. J’imposais un spectacle tous les dimanches à mes parents et à mon frère en tendant des draps dans le jardin pour en faire des rideaux de scène. Les chorégraphies, les costumes, les histoires, j’inventais tout. Je me rends compte que ce fut une vraie chance que mes parents acceptent que je fasse de la danse. Imaginez un petit garçon de 4 ans qui voit ‘Le Lac des cygnes’ à la télé et se dit ‘c’est ça que je veux faire’. J’ai pratiqué la danse de 4 à 14 ans, et ça n’a pas été facile tous les jours. À l’école, on me traitait de ‘pédale’, mais ce n’était pas grave, j’étais bien entouré et le chouchou du conservatoire car le seul garçon du cours. »
Son objectif avec Ami, c’est de permettre aux hommes de se sentir bien dans leurs peaux, grâce à un vestiaire composé de vêtements essentiels et sincères. « Un manteau camel, un T-shirt blanc, une chemise, voici mon univers. Il est simple, mais cet adjectif ne me fait pas peur. Dans le fond, c’est une marque pour un mec comme moi, qui aime les beaux vêtements mais qui veut être élégant sans dépenser une fortune ni être engoncé dans un costume. Un homme n’est jamais plus heureux que dans un jean, un pull en cachemire, des baskets. Quand il aime un vêtement, il l’achète en plusieurs exemplaires de peur de ne pas le retrouver à la saison prochaine. J’aime bien ça. C’est assez touchant et cela m’étonne toujours quand un client se met en colère, parce qu’on a osé changer – si peu – une emmanchure. Ils sont à la fois incertains dans leurs choix et intransigeants quand ils estiment avoir fait le bon. Alors, par fidélité pour eux, il y a quelques pièces de la marque qui n’ont jamais changé. J’aime l’authenticité, je ne suis pas là pour faire de l’esbroufe », précise-t-il. Et la fidélité, ça compte ! Les bons comptes font le bel AMI. Dix ans après son lancement, AMI, ce sont trois boutiques à Paris, une à Londres, à Tokyo et à Hongkong, et 380 points de vente dans le monde. 80 salariés travaillent dans cette entreprise qu’il dirige comme une PME de cœur.