Trouble apparaissant chez l’enfant, le syndrome d’Asperger est un autisme intelligent impactant le cerveau, avec une incidence sur les capacités communicationnelles. La plupart du temps, ce trouble n’affecte pas les capacités cognitives, l’intelligence ou le langage. Ceux qui en souffrent se trouvent développer certaines aptitudes et talents assez particuliers. Il existe même des personnalités qui disent en souffrir, c’est le cas du célèbre milliardaire Elon Musk. Mais, qu’est-ce vraiment ce syndrome ? Quelles sont ses manifestations ? Et comment s’effectue la prise en charge après diagnostic ?
Qu’est-ce que le syndrome d’Asperger exactement ?
De la famille des Troubles du Spectre de l’Autisme, le syndrome d’Asperger est une affection qui s’attaque au cerveau et crée chez le patient des difficultés dans sa communication, son raisonnement et ses interactions sociales. Selon le Pr Frédérique Bonnet-Brilhault, pédopsychiatre et responsable du Centre d’Excellence Exac-t du grand Ouest et de l’équipe de recherche « Psychiatrie Neurofonctionnelle » de l’INSERM et de l’Université de Tours : « Pour autant, les personnes ayant ce trouble ne présentent pas de déficience intellectuelle ou de retard de langage ».
Une chose est certaine, le rapport des patients atteints de ce trouble avec leur environnement est assez délicat : ils supportent difficilement la lumière et le bruit. Que les sons soient bruyants ou de simples bruits de fond, les personnes Asperger en sont perturbées. Bien qu’il existe des formes plus ou moins sévères, ces caractéristiques influencent directement les façons de se comporter : activités répétitives, stéréotypées, intérêt pour certains détails. « Étonnamment, ce fonctionnement différent génère aussi des aptitudes un peu «extraordinaires» en raison de l’habileté à percevoir des choses que d’autres personnes ne voient pas systématiquement », de l’avis du pédopsychiatre.
Quel impact sur l’expression ou la perception des émotions ?
Il faut savoir que les patients Asperger éprouvent de l’empathie et des sentiments, la difficulté se trouve plutôt au moment de l’expression de ces émotions. Ils ont également des difficultés à reconnaître les émotions des autres. Même si selon le psychiatre, il y a une nuance à faire, car : « certaines personnes Asperger auront une incapacité complète à reconnaître les émotions. D’autres parviendront à identifier les émotions les plus évidentes comme la joie et la peur mais pas les plus subtiles tels que le dégoût ou la honte ». Mais, leur incapacité à reconnaître certaines émotions est liée à des manques : « car elles ont du mal à comprendre et intégrer le répertoire facial moteur ».
Comment est réalisé le diagnostic ?
« Le diagnostic est rarement établi avant 3 ans étant donné qu’avant cet âge, les symptômes sont plus difficilement visibles. Souvent ce trouble est sous diagnostiqué jusqu’à ce que l’enfant éprouve de réelles difficultés à l’école voire plus tard à l’université ou dans sa vie professionnelle », explique Frédérique Bonnet-Brilhault. En clair, si on peut diagnostiquer ces troubles pendant l’enfance, certains arrivent à l’âge adulte avec ces difficultés. Par ailleurs, il faut noter que le syndrome d’Asperger n’altère pas les capacités intellectuelles. Et lors des tests de QI, ces patients sont parfois au-dessus de la moyenne : « pour ce type de tests, les personnes Asperger ont généralement des scores qui varient de normal à supérieur. Cependant il reste insuffisant pour évaluer l’intelligence sociale », selon le Pr Bonnet-Brilhault.