Ce groupe est accusé d’avoir ourdi une fraude de grande envergure en manipulant le système de retours d’Amazon. La méthode employée par REKK implique des offres attractives sur des produits coûteux, tels que des consoles de jeux et des ordinateurs portables, attirant ainsi des clients via les réseaux sociaux.
En utilisant des pratiques telles que le piratage et la corruption d’employés, le gang aurait réussi à dérober des millions de dollars à Amazon. La fraude aurait perduré pendant près d’un an.
Le stratagème de REKK : une approche ingénieuse
Selon les investigations de Bloomberg, le gang REKK a déployé une stratégie ingénieuse sur les réseaux sociaux pour attirer des clients. En proposant des offres alléchantes sur des produits de haute valeur tels que des consoles de jeux et des ordinateurs portables, le groupe a réussi à séduire un grand nombre de consommateurs.
La portée de cette fraude s’est étendue bien au-delà des frontières des plateformes classiques, s’infiltrant même dans des espaces moins conventionnels comme le dark social sur Telegram, où le groupe REKK compte une audience de 30 000 abonnés.
Le modus operandi de REKK s’est appuyé sur la corruption d’employés d’Amazon, une tactique qui a permis au groupe de valider frauduleusement des retours. Amazon réclame aujourd’hui des dommages-intérêts, affirmant que le gang de hackers a réussi à soudoyer au moins sept anciens employés. Ces employés complices étaient chargés d’approuver des retours de produits, chacun estimé à plusieurs milliers de dollars.
Cette collaboration interne a été cruciale pour le succès de la fraude, jetant une lumière inquiétante sur les failles potentielles des processus internes de l’entreprise.
L’étendue physique de l’escroquerie : un catalogue de larcins
Bloomberg détaille également la variété des objets dérobés par REKK, allant des consoles de jeux aux ordinateurs portables, en passant par des Smartphones et même une pièce d’or de 24 carats. Le groupe recourait ensuite à des retours frauduleux ou déclarait les produits comme endommagés pour obtenir des remboursements d’Amazon.
Cette méthode rappelle étrangement les tactiques utilisées par les voleurs de colis Amazon Locker en France, soulignant la nécessité pour Amazon de renforcer ses protocoles de sécurité pour contrer ces attaques physiques.
Une fraude internationale : complices aux quatre coins du monde
L’ampleur de l’escroquerie est exacerbée par la présence de complices du gang REKK à travers le monde, couvrant les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, les Pays-Bas, la Grèce et la Lituanie. Avec environ une trentaine de personnes impliquées, Amazon est confronté à un défi logistique majeur pour mettre fin à cette fraude.
Outre les dommages-intérêts, la société cherche également une injonction pour mettre un terme aux activités frauduleuses du groupe.
Cas concret : Andrew Ling et l’attaque de phishing
Parmi les personnes accusées figure Andrew Ling, qui a collaboré avec le gang REKK pour obtenir des remboursements frauduleux. L’attaque de phishing qu’ils ont orchestrée a permis de manipuler un employé du centre de distribution Amazon. Grâce à cette manipulation, les iPad commandés par Ling ont été marqués comme retournés à l’entrepôt dans les systèmes informatiques d’Amazon. Cette illustration concrète met en évidence les failles des systèmes de sécurité internes de l’entreprise.
La lutte acharnée d’Amazon contre la fraude
Amazon, fréquemment ciblé par des fraudes, investit massivement dans la sécurité pour remédier à cette situation. En 2022 seulement, la société aurait dépensé 1,2 milliard de dollars et employé 15 000 personnes pour lutter contre le vol, la fraude et les abus sur sa plateforme. Cette affaire avec le gang REKK souligne l’incessante bataille des grandes entreprises pour protéger leurs clients et leurs finances des activités frauduleuses en constante évolution.