La France fait actuellement face à une crise de l’immobilier. Selon le portail d’annonces immobilières Bien’ici, l’offre locative a plongé de 10% en 2022, et dans le même temps, la demande a progressé de près de 70%. Ces statistiques viennent donc confirmer la crise qui sévit ces dernières années dans le marché locatif.
Une tension locative extrême dans certaines régions
L’ensemble de l’offre de biens locatifs n’a cessé de chuter en 2022, cette tension est liée à plusieurs facteurs. D’abord, cette crise de l’immobilier locatif est liée aux différentes contraintes qui pèsent sur les bailleurs, que ce soit le plafonnement des loyers ou la rénovation énergétique. Ensuite, ce sont les conditions drastiques pour accéder à la primo accession que doivent subir les foyers souhaitant faire la transition de locataire à propriétaire. Par ailleurs, si l’offre ne cesse de chuter, dans la plupart des régions, la demande explose.
Des bailleurs soumis à rude épreuve
Il faut dire que les bailleurs ne sont pas les mieux lotis actuellement, tout au moins depuis le 1er janvier 2023. En effet, depuis le début de cette année, il est interdit à tout bailleur de mettre en location des logements classés G+, en d’autres termes, les habitations qui consomment chaque année plus de 450 KWh/m² d’énergie finale. Cette interdiction s’étendra à l’ensemble de la classe G en 2025 puis aux classes F et E respectivement en 2028 et en 2034. A partir de là, ne seront aptes à la location que les bâtiments classés entre A et D, car ils sont considérés comme décents.
La revalorisation ou la révision du loyer d’un logement affichant un DPE F ou G, est désormais chose impossible depuis le 24 août 2022. Cela concerne notamment, tous les baux signés à compter de cette date. Depuis le 18 août dernier, dans les communes visées par le plafonnement des loyers, les locations classées F ou G ou présentant un critère d’inconfort (vis-à-vis important, mauvaise exposition…) ne peuvent plus bénéficier d’un « complément de loyer ».
Malheureusement, l’inflation touche également les loyers, car ceux-ci y sont indexés, via l’URL. Pendant un an, du 1er octobre 2022 et le 1er octobre 2023, ils ne pourront pas augmenter les loyers de plus de 3,5 % (2,5 % en Outre-mer et 1,5 % en Corse). Et pour ne rien arranger, la dernière loi des Finances prévoit un élargissement et une augmentation de la taxe sur les logements vacants (TLV).
Les ventes de passoires thermiques en forte hausse
Selon Philippe de Ligniville, directeur général adjoint de Bien’ici : « On constate un transfert de la location à la vente des biens classés G. Ils représentaient 25 % des biens à louer en 2022, contre 35 % en 2021. Le phénomène est particulièrement visible sur les petites surfaces ». Les propriétaires ont donc été obligés de faire des arbitrages sur leurs biens, ce qui fait exploser l’offre locative.
Une tension locative extrême dans certaines régions
La zone qui va de la région parisienne aux Hauts-de-France et autour du bassin méditerranéen est particulièrement touchée par la crise des biens locatifs. Si la tension est en progression partout, les régions de l’Ouest affichent des hausses moins fortes, la tension y étant davantage liée au manque d’offre qu’à la hausse de la demande. Paris reste en tête du classement des recherches de biens à louer en 2022, suivie par deux grandes métropoles du Sud, Toulouse et Montpellier. Nice décroche cette année la première position des villes où les recherches de bien à louer ont le plus progressé (+ 10,8 %). Trois villes du quart Nord-Est sont présentes en 2022 dans le Top 5 des plus fortes progressions de l’année : Dijon (+ 8,4 %), Nancy (+ 5,1 %) et Lille (+ 5 %).