Le jeudi 4 avril 2024, une bombe a éclaté dans le monde de l’eau en bouteille avec les révélations de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Selon un document divulgué par Franceinfo et Le Monde, les eaux minérales naturelles produites par le groupe Nestlé, dont Perrier, Vittel, Contrex et Hépar, sont contaminées et « doivent être retirées de la vente », d’après l’ONG Foodwatch.
Cette annonce fait suite à une expertise commandée par le gouvernement français, en réponse à une demande d’appui des agences régionales de santé du Grand Est et d’Occitanie, là où sont situées les usines d’embouteillage de Nestlé. Les conclusions sont alarmantes : des contaminations microbiologiques et chimiques ont été détectées, mettant en péril la qualité sanitaire des produits finis.
Une situation préoccupante
Le rapport de l’Anses révèle des non-conformités inquiétantes dans les usines de production. Des bactéries coliformes, Escherichia coli et entérocoques ont été retrouvés dans plusieurs puits, dépassant parfois les seuils autorisés. De plus, la présence de polluants chimiques, tels que les Pfas, est également signalée. Ces révélations soulèvent de sérieuses questions sur la gestion des ressources en eau et les pratiques de production de Nestlé.
Didier Jaffre, directeur de l’ARS Occitanie, a exprimé des inquiétudes quant à la vulnérabilité des ressources en eau à Vergèze, lieu de production de la marque Perrier. Dans une correspondance datée de juin 2023, il a relevé la présence de traitements interdits dans l’usine ainsi qu’une contamination régulière des eaux brutes. Ces constats font craindre des risques pour la santé publique et soulignent l’urgence d’agir.
L’appel à l’action de Foodwatch
Face à ces révélations troublantes, l’ONG Foodwatch appelle à des mesures immédiates. Ingrid Kragl, directrice de l’information chez Foodwatch, insiste sur la nécessité de retirer et de rappeler ces produits contaminés. La spécialiste de la fraude alimentaire déplore le manque de transparence de la part de Nestlé et des autorités, soulignant le droit des consommateurs à être informés des risques encourus.
Dans une déclaration à France Info, Ingrid Kragl exhorte le gouvernement à agir avec fermeté : « Ce que nous demandons, puisque la confiance n’est plus là suite aux révélations d’aujourd’hui, c’est que ces produits soient retirés et rappelés, et que des informations claires soient fournies au public par le gouvernement. Ça suffit de se cacher derrière son petit doigt. »
Réponse de Nestlé et implications futures
Contacté par France Info, Nestlé affirme que la qualité de ses eaux est conforme à la réglementation en vigueur. Le géant de l’industrie alimentaire assure également avoir retiré tous les traitements illicites mis en place ces dernières années. Cependant, ces déclarations ne dissipent pas les inquiétudes quant à la sécurité des produits commercialisés.
Les révélations de l’Anses soulèvent des questions cruciales sur la réglementation et la surveillance des eaux minérales en France. Des mesures immédiates doivent être prises pour protéger la santé publique et restaurer la confiance des consommateurs. En attendant, les eaux Perrier, Vittel, Contrex et Hépar restent sous le feu des projecteurs, rappelant l’importance d’une gestion rigoureuse des ressources en eau et des pratiques de production alimentaire.