Vivre dans une relation amoureuse, est-ce pour autant dire que c’est l’amour authentique ? Quels sont les signes qui pourraient nous indiquer qu’une relation constitue le vrai amour ? Bah les contours de l’amour sont difficilement explicables, du moins de façon rationnelle. Il nous secoue, nous bouleverse, nous fait chavirer, nous fait perdre nos moyens… L’amour, parfois ça ne s’explique pas ! Découvrez néanmoins 5 signes qui prouvent que la relation dans laquelle vous êtes est un amour authentique ou pas.
Trouver l’autre mystérieux
Le mystère est souvent ce qui vous attire chez l’autre. Vous ne l’aimez pas pour ce que vous voyez, mais plutôt pour la part de secret qui sommeille en lui. C’est inexplicable, mais ça vous plaît ! Ce secret que vous n’arrivez pas à nommer, et qui va rencontrer le vôtre : un manque ressenti depuis l’enfance, une souffrance singulière, indéfinissable… Pour le psychanalyste Patrick Lambouley : « L’amour s’adresse à notre part d’inconnu ». L’amour c’est parfois la rencontre deux vides : « Il y a un vide en nous qui peut causer notre perte, nous pousser à nous tuer. Eh bien, l’amour, c’est la rencontre de deux blessures, de deux failles, le partage avec quelqu’un de ce qui nous manque radicalement et que l’on ne pourra jamais dire », poursuit-il.
Avoir peur de le perdre
« L’amour implique une prise de risque. Il suscite un phénomène de vertige, parfois même de rejet : on peut casser l’amour parce que l’on en a trop peur, le saboter tout en essayant de se confier, réduire son importance en s’attachant à une activité où tout repose sur soi-même. Tout cela revient à se protéger du pouvoir exorbitant de l’autre sur nous », selon Monique Schneider, philosophe et psychanalyste. Et si on fait un tour dans les thèses de l’un des plus grands théoriciens de l’amour, Freud, dans Malaise dans la civilisation, il disait : « Aimer, c’est avoir peur. Tout le temps ».
Quand on aime, on a peur de perdre et ce n’est pas anodin pour le psychanalyste Jean-Jacques Moscovitz, pour qui « C’est difficile de renoncer à soi. On se sent bien quand on aime que quelque chose nous tiraille. L’amour touche à notre être, à ce que nous sommes au monde. Peu de gens s’en rendent compte. Ils se retrouvent seuls et se sentent bien dans cette solitude puisqu’ils sont désormais à l’abri de cette pulsion de mort. Mais quand, dans l’amour, on a survécu aux déchirements, aux conflits, on atteint une zone formidable où rejaillit le sentiment. »
Accepter de s’engager avec lui dans l’inconnu
Aimer c’est faire un saut dans le vide, un voyage dans l’inconnu. L’amour ne prend pas systématiquement le chemin d’une pente déclinante. « On n’entre pas dans un univers volontariste ou méthodique. On peut passer par des épisodes contrastés. Traverser des instants de bonheur extatiques fait que l’on peut ensuite tomber de très haut, bien sûr. Mais être persuadé que l’amour n’est jamais certain signifie que l’on a hérité d’un passé qui nous empêche de croire en nous et en l’autre. Pour aimer vraiment, il faut presque croire en une sorte de miracle. Freud parle d’attente croyante. Il faut entretenir le feu qui peut redémarrer, ne pas exiger de satisfaction immédiate. », explique Monique Schneider.
Éprouver du désir
Pour Jean-Jacques Moscovitz : « Faire l’amour aide à aimer. Sans échange corporel, quelque chose dans l’amour ne se fait pas. L’amour demande du plaisir parce qu’il y a du désir. Et les amants qui s’aiment connaissent une jouissance supplémentaire. La différence des sexes s’annule dans le rapport. On ne sait plus qui est l’un et qui est l’autre. Les deux se confondent. Il y a désinvestissement de la valeur de l’organe. On fait corps. C’est une jouissance qui écrase ». L’amour est ce qui permet au plaisir d’être ultime, car sans amour, l’acte sexuel n’est rien de plus qu’un acte dénué de sens. Et Monique Schneider de conclure : « Dans l’amour, on obtient une jouissance autre ».
Se sentir exister
L’amour est ce sentiment qui nous donne la sensation d’exister. Sartre disait : « Être aimé, c’est se sentir justifié d’exister ». L’amour vrai, c’est cette expérience de légitimation au monde, cette illusion que notre amour est unique. Et selon Monique Schneider : « Aimer vraiment intensifie notre sensation d’exister ».