Depuis ses débuts en 2007, N’oubliez pas les paroles est devenue une véritable institution de la télévision française. Au-delà des maestros et de l’animateur emblématique Nagui, l’émission doit une part de son succès à ses ambianceurs.
Ces danseurs passionnés ont longtemps ajouté une touche de dynamisme et de convivialité au plateau, se déhanchant au rythme des plus grands succès musicaux repris par les candidats. Mais depuis quelque temps, une règle stricte vient encadrer leur prestation, bouleversant ainsi leurs habitudes et leur mode d’expression artistique.
Une époque de liberté artistique révolue
Au commencement, les ambianceurs de N’oubliez pas les paroles étaient une vingtaine, des intermittents du spectacle animés par la passion de la danse. Ces artistes avaient alors la liberté de créer et d’improviser, apportant ainsi une dimension festive et spontanée à l’émission.
Témoignant de cette période dorée, Mike, un ambianceur historique, se souvient avec nostalgie que « le plateau était un peu une scène libre, familiale, on était libre de danser et pouvaient vraiment s’exprimer. »
Pendant des années, ces danseurs ont enchanté le public avec leurs performances audacieuses, enchaînant les portés, les duos et les solos. Le plateau était alors le théâtre d’un véritable spectacle vivant, où la créativité était maîtresse. Cependant, cette période faste a pris fin avec l’arrivée du Covid-19 et les restrictions qui en ont découlé.
Des contraintes nouvelles et une adaptation nécessaire
À la sortie du confinement, les ambianceurs ont dû faire face à de nouvelles exigences. Si Nagui leur a accordé une place plus importante sur le plateau, les consignes se sont également durcies. Myke, recruté en 2014, exprime cette évolution avec lucidité : « Quand Charlotte est partie, Max, un ancien ambianceur qui connaissait bien nos potentiels, a pris la relève. Il a commencé à nous demander de préparer des portés, des duos, des solos ! ».
Il a ensuite ajouté que « pendant cette période, il y avait une grosse part de spectacle sur le plateau ». Myke affirme qu’ils étaient « libres de danser et pouvaient vraiment s’exprimer« . « C’était une très très belle période » renchérit-il. Cependant, « les ambianceurs ne sont plus libres de créer des pas. On ne peut plus faire de duos, de solos… Le groupe de danseurs suit le chorégraphe« , confie l’ambianceur.
Cette nouvelle directive a nécessité une adaptation de la part des ambianceurs, habitués à une plus grande liberté artistique.
Désormais, selon Myke, ils doivent se plier aux chorégraphies préétablies, mettant ainsi fin à leur capacité de surprendre le public avec des performances improvisées. Malgré cette contrainte, l’ambiance festive et entraînante de l’émission demeure, portée par l’énergie communicative des danseurs et des musiciens.
Il faut dire que, dans un univers télévisuel en constante évolution, N’oubliez pas les paroles doit jongler entre tradition et modernité pour conserver son succès auprès du public. Si les ambianceurs ont dû renoncer en partie à leur liberté artistique, leur présence demeure indispensable à l’atmosphère chaleureuse et dynamique de l’émission.