Mêlant humour et romance, elle met en lumière la relation atypique entre un rabbin, interprété par Adam Brody, et une podcasteuse spécialisée en sexualité, jouée par Kristen Bell. Bien que la série soit rapidement devenue l’une des plus regardées sur la plateforme, elle n’a pas échappé aux controverses concernant la représentation des personnages juifs.
Ce mélange de succès et de critiques a suscité des débats passionnés autour de la série, notamment sur sa manière de représenter la culture juive.
Un succès fulgurant malgré les critiques
Dès sa sortie sur Netflix, Nobody Wants This a pris d’assaut le classement des séries les plus populaires sur Netflix. Actuellement, elle se positionne comme la deuxième série la plus regardée dans le monde, juste derrière Monstres :
L’histoire de Lyle et Erik Menendez. Ce succès s’explique en grande partie par le charme et l’alchimie entre les deux personnages principaux, ainsi que par un ton mêlant légèreté et réflexion. La série a rapidement conquis une large audience, séduite par son originalité et son humour décapant.
Cependant, cette réussite est entachée par une polémique grandissante concernant la représentation de la culture juive et des personnages féminins juifs. Plusieurs spectateurs et critiques ont exprimé leur malaise face à ce qu’ils perçoivent comme des stéréotypes et des clichés sur la communauté juive. C
ertains reprochent à la série de renforcer des images négatives à travers des dialogues ou des scènes jugées inappropriées. Une scène, en particulier, où la mère du rabbin utilise le terme péjoratif « shiksa » pour désigner le personnage de Kristen Bell, a déclenché de nombreuses réactions, accusant la série de contribuer à des représentations nuisibles.
Une critique médiatique intense
Plusieurs voix médiatiques se sont fait entendre pour dénoncer la manière dont les femmes juives sont dépeintes dans la série. Jessica Radloff, auteure et éditrice pour Glamour, a pris position contre ce qu’elle décrit comme une caricature blessante des femmes juives.
Dans un article, elle souligne que ces représentations sont particulièrement préoccupantes à une époque où l’antisémitisme est en hausse. Radloff critique la manière dont certains personnages féminins juifs sont présentés comme étant dominants et méprisants, ce qui renforce des clichés déjà présents dans d’autres œuvres culturelles.
De son côté, Time Magazine a également émis des réserves, décrivant les personnages féminins juifs de la série comme des « harpies » et les « véritables méchantes » de l’intrigue.
Ces critiques remettent en question la capacité de la série à offrir une vision nuancée de la culture juive, en dépit des intentions affichées par la créatrice. Les débats autour de ces représentations continuent d’alimenter la controverse, divisant le public entre ceux qui voient la série comme une avancée et ceux qui y voient une régression.
Erin Foster répond aux accusations
Face à cette vague de critiques, Erin Foster, la créatrice de la série, a pris la parole dans une interview accordée au Los Angeles Times. Elle y défend son travail et affirme que son but était avant tout de mettre en valeur la culture juive sous un angle moderne et positif. Foster, qui s’est convertie au judaïsme après son mariage, explique que la série reflète son expérience personnelle et sa vision d’une communauté en évolution.
Elle met en avant le personnage du rabbin, jeune et non conventionnel, qui casse les codes traditionnels des figures religieuses juives. Par exemple, ce rabbin, qui fume de la marijuana, brise certains tabous et apporte une touche de modernité à une figure souvent stéréotypée. Erin Foster insiste sur le fait que, quelle que soit la manière dont elle aurait choisi de représenter les personnages juifs, elle aurait été confrontée à des critiques. Elle rappelle la difficulté de représenter une communauté entière à travers seulement quelques personnages.
Enfin, la créatrice affirme que l’objectif de la série est à la fois de divertir et d’éduquer, en proposant des moments de réflexion culturelle tout en évitant de tomber dans le piège des stéréotypes. Malgré les critiques, elle reste convaincue que Nobody Wants This ouvre un dialogue sur des questions importantes tout en restant fidèle à son intention initiale.