On connaît tous Brigitte Bardot pour ses multiples talents au cinéma, mais on ignorait vraiment son profond amour pour les animaux ? Certes, l’ex star de Dieu Créa la femme ou de Don Juan 73 est depuis des décennies, militante pour la protection des animaux, mais ces liens d’affection avec les bêtes qui l’entourent est juste exceptionnel. C’est l’actrice elle-même qui en parle le mieux.
Aviez-vous un animal quand vous étiez enfant ?
Brigitte Bardot : « Je suis née avec ! Les premiers animaux de ma vie ont été ma petite sœur Mijanou et mon ours en peluche Murdoch ».
Quels étaient vos héros animaliers ?
« J’étais fascinée par Blanche-Neige et tous les petits animaux qui vivaient autour d’elle ».
Etes-vous plutôt chat ou chien ?
« Les deux ! Tous les animaux sont mes amis. Mais les chiens en particulier, sont très proches de moi ».
Êtes-vous végétarienne ?
« Oui, depuis que j’ai vu l’horreur des abattoirs il y a des années. Je ne voulais plus digérer l’agonie, comme l’a si bien dit Marguerite Yourcenar ».
Quels animaux vivent aujourd’hui avec vous ?
« Chats, chiens, jument, âne, ponette, cochons, poules, oies, canards, chèvres, moutons, pigeons… auxquels j’ajouterai une petite souris que j’ai sauvée de la noyade et apprivoisée. Mes chiens et chats vivent dans mon lit, tandis que mes animaux de ferme s’épanouissent en liberté dans un immense enclos où ils ont des écuries et des étables pour s’abriter. Chacun va où il veut. Les poules, les canards et les oies ont d’immenses bassins pour le jour et des petites maisons pour la nuit ».
Pouvez-vous nous raconter leur histoire ?
« J’ai dix chèvres coquines sauvées de mauvais traitements. Riquiqui est née chez moi. Sa maman, Gipsy, était enceinte quand je l’ai adoptée. Mes brebis ont échappées à l’abattoir. Elles se méfient toujours de l’être humain, même si Bigoudi vient me manger dans la main. J’ai aussi dix moutons qui m’apaisent et des cochons rigolos comme tout. Un gros rose bonbon et six noirs qui courent partout : Rillette, Marcel, Pipo… Il y a en plus Mystie, ma jument qui a été torturée, Candy ma vieille ponette sortie de l’abattoir qui a remplacé Ficelle, morte très vieille, et le doyen, mon âne Bonhomme qui n’a plus d’âge mais reste magnifique et si gentil ».
Au cours de votre carrière d’actrice, y avait-il des animaux sur les tournages?
« Heureuse coïncidence, il y en a eu dans tous mes films ! Certains m’ont beaucoup marquée. C’est le cas de Colinette, la petite chèvre du film Colinot Trousse-Chemise, qui devait finir en barbecue. Je l’ai achetée et ramenée à l’hôtel. Elle a finalement vécu jusqu’à l’âge de 15 ans, heureuse et moi aussi ! ».
Si vous étiez un animal sauvage, lequel seriez-vous ?
« Moi ».
D’où vient votre sensibilité à la condition animale?
« De leurs infâmes et désespérantes conditions de vie et de mort, et du mépris dont ils sont victimes. « Une vie ne vaut rien, mais rien ne vaut une vie », disait Malraux… ».
Votre périple auprès des bébés phoques a-t-il été un moment clé de votre vie ?
« Oh oui ! Ça a été très dur mais ça a changé ma vie. C’est à partir de là que j’ai été considérée comme la fée des animaux. C’est un rude travail qui exige une volonté de fer. Les animaux influencent toute ma vie. Ils me donnent le courage, l’exemple, une philosophie et la rage de vaincre ».
Parlez-nous des missions de la Fondation Bardot…
« Ma Fondation soutient des programmes de protection d’animaux sauvages ou domestiques dans une soixantaine de pays. En France, nous travaillons à faire abolir la corrida, à rendre obligatoire l’étourdissement des animaux avant l’abattage ou à organiser l’accueil des animaux sauvages issus de cirques ».
Quelles avancées avez-vous obtenues ?
« Des milliers d’animaux sont placés à vie sous la protection de ma Fondation. Nous avons sauvé plus de 3.000 moutons saisis sur des sites clandestins d’abattage, et 350.000 phoques sont épargnés chaque année. Nous avons aussi activement contribué à l’élaboration et à l’adoption de la loi interdisant le commerce des chiens et chats en animalerie, l’élevage de visons pour la fourrure, l’exploitation des animaux sauvages dans les cirques et des dauphins en bassin ».
Pensez-vous que les mentalités changent ?
« Le changement le plus profond est celui de notre rapport à l’animal. Quand j’ai débuté ce combat en 1962, j’ai été prise pour une folle. Mais je n’ai rien lâché. Aujourd’hui ce combat est une évidence pour les nouvelles générations. C’est notre plus belle victoire ! »