Il est réalisé lors du tournage de « Chien de la casse » de Jean-Baptiste Durand, qui brouille les frontières entre réalité et fiction.
Raphaël Quenard, un excellent acteur
Dans le documentaire « L’acteur« , réalisé sur le tournage de « Chien de la casse » et en lice pour un César, Jean-Baptiste Durand exprime des regrets d’avoir engagé Raphaël Quenard sans l’avoir vu jouer auparavant.
Il le décrit comme un acteur difficile à gérer, mais le coréalisateur Hugo David assure que les séquences controversées ont été scénarisées et que tout s’est bien passé. Les partenaires de Quenard à l’écran décrivent également des difficultés, mais le film soulève des questions sur la véracité de ces témoignages.
« L’acteur » : un mélange de fiction et de réalité
Accessible sur France.tv, « L’acteur » se démarque des documentaires traditionnels sur les acteurs appréciés de tous. Hugo David raconte que le film a vu le jour « par hasard » lorsqu’il a été sollicité pour réaliser le making-of de « Chien de la casse ».
Il a rapidement découvert en Raphaël Quenard un sujet captivant : « il est très généreux à l’écran et a toujours une blague à raconter« . Hugo décide alors de le suivre de près.
Face à la caméra, Quenard s’amuse, improvise et discute spontanément du métier d’acteur. Hugo David raconte : « Deux semaines avant la fin du tournage, on se rend compte qu’un personnage se dessine. C’est un personnage divertissant qui raconte des absurdités, puis soudain, il a une idée brillante qui nous fait douter. La minute suivante, il dit une bêtise, brouillant à nouveau les pistes. »
Le documentaire brouille délibérément les limites entre réalité et fiction. Hugo David confirme : « Si parfois, on a un doute, c’est que la performance a réussi dans sa tentative de dérouter. » Proche du genre du « documenteur », qui maintient le doute jusqu’à la fin, « L’acteur » refuse toute catégorisation selon son coréalisateur.
Un message authentique se cache derrière « L’acteur »
C’est rassurant de constater que les César reconnaissent le film comme un documentaire, selon l’interlocuteur. Cela rend hommage à l’aspect spontané du film qui capture des individus sans qu’ils sachent qu’ils sont filmés.
Ces observations sont pertinentes, mettant en évidence que de nombreux documentaires incorporent des éléments fictifs. Un autre exemple est « Little Girl Blue » de Mona Achache avec Marion Cotillard, qui a également été nominé aux César, tout comme les films de Sébastien Lifshitz (« Petite fille », « Adolescentes ») pour leur mise en scène.
Néanmoins, Hugo David affirme que cela ne remet pas en cause le « message authentique » du court-métrage. Quel est ce message ? Selon lui, c’est « la manière de véhiculer un message authentique ».
Ce concept n’est pas aussi abstrait qu’il semble l’être. Derrière les discours philosophiques de Raphaël Quenard sur son jeu d’acteur, les deux hommes offrent en réalité une réflexion astucieuse sur le métier d’acteur. Selon eux, un acteur est « quelqu’un par le biais duquel une autre personne (un metteur en scène, ndlr) s’exprime ».
Cela pose la question de savoir « où se trouve le véritable message d’un acteur, si son travail consiste simplement à réciter les mots de quelqu’un d’autre ? », se demande Hugo David, et nous aussi.
Cela nous amène à nous demander, tout comme Hugo David, « où se situe le véritable message d’un acteur, si son rôle se résume simplement à répéter les mots de quelqu’un d’autre ? »