Dans les couples, beaucoup souffrent de troubles du comportement alimentaire. Ces troubles sont considérés comme des maladies mentales qui perturbent notre rapport à la nourriture et au poids. Malheureusement, ils finissent par impacter notre quotidien, mais surtout notre relation. À travers le témoignage d’Elisabeth, essayons de comprendre les répercussions de ces troubles du comportement alimentaire.
Une vie sous contrôle
Dans la plupart des cas, l’anorexie mentale est essentiellement féminine et survient le plus souvent pendant l’adolescence. Selon l’Assurance maladie, cette dernière touche entre 0,9 % et 1,5 % des femmes contre 0,2 à 0,03 chez les hommes. On trouve cette maladie principalement chez les jeunes femmes âgées de 13 à 14 ans et 16 à 17 ans. De l’autre côté, la boulimie touche 1,5 % des 11 à 20 ans de sexe féminin selon la Haute Autorité de Santé. L’hyperphagie boulimique touche les deux sexes et apparaît généralement à l’âge adulte. Par ailleurs, ceux qui souffrent d’anorexie mentale sont généralement excessif dans le contrôle de leur alimentation.
La maladie face aux balbutiements de l’amour
La maladie survient chez Elisabeth lorsqu’elle est célibataire. Pendant les premières années de la maladie, elle tombe dans l’anorexie restrictive « les trois premières années, j’étais dans le contrôle de tout, que ce soit de mon corps, de mon alimentation, de mes études aussi. J’étais très perfectionniste et très anxieuse, plus que maintenant. Mon quotidien était toujours d’être dans le contrôle », se souvient-elle. Dès le début de la maladie, la jeune femme mène un combat acharné pour s’en sortir.
Au milieu de cette bataille, elle rencontre Arthur qui très vite va s’impliquer et soutenir sa moitié. Il devient alors un soutien de taille pour la femme qu’il aime « quand j’ai rencontré Elisabeth, elle était sur le chemin de la guérison. On était assez loin d’arriver au bout du chemin. Elle sortait de sa deuxième hospitalisation », explique le jeune homme qui dit mieux saisir les complexités de la maladie. « C’est une maladie qui de l’extérieur est très difficile à comprendre. Aujourd’hui, je connais beaucoup mieux la maladie, Elisabeth m’en a beaucoup parlé mais il y a des choses qui sont vraiment compliquées à comprendre », confie Arthur.
« Les trois années d’après, c’est là que notre histoire a commencé. Là c’était différent parce que j’avais une vie classique qui passait dans la norme. J’avais un boulot, j’avais un copain, donc déjà les gens ne savaient pas que j’étais malade. Donc c’était vraiment compliqué. Mon quotidien de lutte contre la maladie restait relativement le même, sauf que ça ne se voyait pas. C’était beaucoup de contrôle dans ma tête. J’étais moins fatiguée parce que physiquement j’avais regagné tout mon poids », explique Elisabeth dont la maladie exerce principalement des problèmes sur le plan mental.
Des répercussions sur le quotidien pas si anodines
Pour Elisabeth : « En général, les personnes qui souffrent de TCA ont beaucoup de mal avec leur corps. Une personne qui me disait bonjour en me touchant c’était compliqué, vis-à-vis de mon copain c’était aussi compliqué. Au niveau de l’intimité, c’était vraiment difficile mais le fait d’avoir un copain m’a quand même vachement aidé dans mon rapport au corps ». Le compagnon peut le ressentir : « il y avait moins de romantisme, moins de spontanéité, moins de vie sociale, moins de restaurants. Quand il y avait des soirées entre amis, ça arrivait souvent qu’Arthur y aille tout seul. Si on se faisait inviter au dernier moment un week-end, c’était tendu. C’était plein de stress pour moi, je n’étais pas bien. Les gestes de tendresse comme le petit-déjeuner au lit, tout ça c’était impossible », avoue Arthur.