Les enfants souffrant de bronchiolite sont parfois transférés vers des hôpitaux adaptés pour un meilleur suivi. Malheureusement, les parents n’y ont pas toujours accès, laissant les tout-petits sans présence parentale. Alors, quel peut être l’impact d’une telle situation sur les enfants ?
Les répercussions psychologiques des transferts sur les tout-petits
Les enfants souffrant de bronchiolite sont très souvent transférés dans des centres hospitaliers pour des prises en charge loin de leurs parents. Une situation qui semble avoir des répercussions psychologiques sur les tout-petits. La psychologue Catherine Verdier parle de « détresse émotionnelle » pour décrire l’état dans lequel se retrouvent ces enfants, ajoutée à la douleur physique qu’ils endurent. Ces enfants doivent affronter un quotidien fait de douleurs permanentes, de cauchemars, de manque d’appétit, de peurs et d‘insomnies, ceci loin de leur domicile familial. En clair, les conséquences du transfert peuvent être assez brutales sur l’équilibre psychologique des enfants atteints de bronchiolite. C’est d’ailleurs ce que pense la pédopsychiatre Agnès Pargade-Moradell « toute séparation des parents est très préjudiciable à l’épanouissement de l’enfant et aux étapes qu’il doit franchir ».
Ces enfants sont clairement exposés aux risques de dépression, du fait « d’angoisses de séparation ». Le fait de ne pas recevoir un certain amour, un certain encadrement de leurs parents est une véritable source des crises anxiogènes.
L’impuissance des parents face au désespoir et à la souffrance de leurs progénitures
L’hôpital a toujours été pour les enfants un milieu à fort caractère anxiogène, la plupart en sont effrayés à chaque fois. Alors, s’y retrouver sans cette figure protectrice est une source de stress pour les enfants, mais également pour leurs parents qui se sentent impuissants.
Et une fois que les parents sont angoissés, les enfants le perçoivent très vite, comme le martèle Agnès Pargade-Moradell « Il sent l’angoisse de ses parents, en plus de sa propre souffrance ». Il faut remarquer que plusieurs spécialistes jugent ces transferts catastrophiques non seulement pour les bébés, mais également pour les parents.
C’est toujours déchirant pour un parent de voir son enfant souffrir sans qu’il ne puisse rien faire pour le soulager ou le rassurer. Ce sentiment d’impuissance et de culpabilité pousse certains parents à déprimer, à se sentir inutile. Encore que certains parents doivent faire avec les frères et sœurs, de celui qui est en situation de transfert, qui sont à la maison et réclament leur frère/sœur.
S’ils sont affectés par cette situation, ils doivent tout de même se montrer forts et ne rien laisser transparaître pour les autres. C’est assez difficile comme exercice, comme l’explique Agnès Pargade-Moradell « Il faut faire attention aux autres enfants de la famille ».
La plupart des spécialistes recommandent que les parents accompagnent leurs enfants à l’hôpital, qu’ils restent près d’eux ou tout simplement qu’ils leur rendent régulièrement visite. C’est ce pense Agnès Pargade-Moradell, il faut « impérativement que l’un des deux parents accompagne l’enfant ».
Marcel Rufo quant à lui se montre plus péremptoire sur l’impact que le transfert a sur les parents « La bronchiolite attaque la notion de vie et renvoie à une idée de mort : il faut que les parents se détachent de ça ».