Cette femme de 39 ans, qui avait fui à l’étranger, a été interpellée par la police judiciaire après plusieurs semaines de recherches. Selon les premiers éléments de l’enquête, la suspecte avait quitté la France pour s’installer aux États-Unis, où elle travaillait dans l’industrie du luxe. L’ampleur de cette affaire a rapidement attiré l’attention des médias et des autorités.
Les débuts de l’escroquerie : un détournement sophistiqué
Tout commence en juillet 2023 lorsqu’un important transfert financier est réalisé par l’ancienne trésorière de Kiabi. Cette dernière fait ouvrir un compte à l’étranger et y dépose une somme colossale de 100 millions d’euros appartenant à l’entreprise. Officiellement, ces fonds devaient être placés pour générer des intérêts avant d’être récupérés. Cependant, lorsque Kiabi tente de récupérer cet argent en juillet 2024, les fonds ont disparu, laissant penser à un mécanisme complexe de « comptes rebonds », une technique souvent utilisée pour dissimuler des détournements financiers.
Peu après cette découverte, la suspecte s’installe à Miami, où elle se lance dans l’univers du design de luxe, collaborant avec des entreprises prestigieuses. Ce changement de vie, loin des radars, ne l’empêche pas de s’exposer sur les réseaux sociaux, en affichant sa réussite apparente et son nouveau mode de vie fastueux.
Une interpellation en Corse : fin de la cavale
La cavale de l’ancienne trésorière prend fin le 12 août 2024. Alors qu’elle atterrit en Corse à bord d’un jet privé en provenance d’Italie, les autorités l’attendent sur le tarmac. Sa fuite à travers l’Europe a été rendue possible par les mouvements financiers qu’elle opérait depuis l’étranger. Les enquêteurs, ayant identifié sa localisation grâce aux réseaux sociaux, l’ont interpellée dans le cadre de cette enquête pour escroquerie et blanchiment d’argent en bande organisée. Lors de son arrestation, plusieurs bijoux et objets de luxe, d’une valeur dépassant 500 000 euros, ont été retrouvés dans ses affaires.
Rapidement transférée à Paris, la suspecte a été placée en détention provisoire après sa mise en examen. Les enquêteurs restent convaincus que cette fraude d’envergure n’a pas été réalisée seule et explorent l’hypothèse d’une organisation plus large impliquée dans l’affaire.
Kiabi reste confiante malgré la fraude
Suite à la découverte de la fraude, Kiabi a réagi rapidement en déposant plainte et en collaborant étroitement avec les autorités judiciaires. L’entreprise a également assuré que cette affaire, bien que sérieuse, ne compromettait en rien sa solidité financière. Kiabi a souligné que les mesures internes mises en place pour repérer la fraude ont permis de la détecter avant qu’elle n’entraîne des conséquences plus graves.
Cette escroquerie représente tout de même environ 4 % du chiffre d’affaires annuel de l’enseigne, qui s’élevait à 2,2 milliards d’euros en 2023. Toutefois, l’entreprise a affirmé que ce vol n’affecterait pas ses prévisions ni ses objectifs pour l’année en cours. Les autorités, de leur côté, poursuivent leurs efforts pour comprendre les mécanismes précis de l’escroquerie et localiser les fonds volatilisés.
Kiabi avait également découvert que la suspecte avait déjà été condamnée pour une autre escroquerie en 2023, où elle avait détourné près de 800 000 euros d’une autre société. Malgré cette condamnation avec sursis, elle avait réussi à orchestrer cette nouvelle fraude, suscitant de nombreuses interrogations sur la vigilance des systèmes de contrôle internes.