Avec une année qui s’annonce encore plus difficile, l’atmosphère au travail peut se montrer pesante. Certains manageurs ou collègues peuvent se montrer particulièrement désagréable, au point de vous faire perdre le plaisir de vous rendre au travail. Mais pour cette nouvelle année, là où le « quiet quitting » (démission silencieuse) était de mise, essayez plutôt le « quiet thriving » (épanouissement silencieux) au bureau. En effet, adopter cette technique vous permet de transformer vos journées au bureau, mais elle peut également être une perspective positive dans votre travail.
« Sur le long terme, le “quiet quitting” peut aussi affecter notre santé mentale »
Selon la neuroscientifique et coach de réussite Laura Ellera : « Soyons honnêtes, précise-t-elle, il n’est pas toujours possible de quitter son emploi lorsque nous sommes en souffrance, même si ce n’est pas l’envie qui nous manque. Alors bien sûr, on peut se mettre en mode minimum syndical et pratiquer le “quiet quitting”, mais sur le long terme, cette posture peut aussi affecter notre santé mentale ».
« Nous sommes des êtres humains, poursuit-elle, nous sommes faits pour nous épanouir. Nous sommes naturellement curieux et tournés vers l’autre, même si on peut se contenter de faire le strict minimum en attendant mieux, au fond de nous, le manque d’objectif, de sens, nous fait souffrir. On ne peut pas s’empêcher de se dire que le temps passe et qu’on est peut-être en train de passer à côté de notre carrière. L’idée que la vie ne peut pas se résumer à ça nous titille forcément »
« Et quand bien même vous pourriez quitter ce poste, atteindre l’épanouissement passe avant tout par un travail sur soi-même. Aucun job ne peut à lui seul nous donner ce sentiment de satisfaction profonde dont nous avons tous besoin. On veut faire la différence. On a besoin d’être appréciés. Cette volonté d’atteindre notre plein potentiel est en chacun de nous, qu’on le veuille ou non. Le “quiet quitting” est peut-être une manière de faire un pied de nez à l’establishment, mais en réalité, c’est sur vous que ça retombe », conclut la spécialiste.
Découvrez comment essayer aisément le « quiet thriving » :
Reprenez le contrôle
Pour Laura Ellera, « établir ce qui vous frustre et ce qui vous booste au bureau est un bon point de départ. Faites le point sur les différents aspects de votre mission, et sur ce qu’ils représentent pour vous. Ensuite, isolez les sources de frustration et posez-vous la question en toute honnêteté : sur quoi ai-je le contrôle là-dedans ? Sur quelles parties puis-je exercer une certaine influence ? Quelles sont celles qui échappent complètement à mon contrôle ? »
« Vous trouvez que votre boss est un crétin autoritaire ? Vous ne le changerez pas, mais vous avez en revanche la main sur votre réaction à son comportement. Passez donc en revue chacun des points (bons et mauvais) de votre job et annotez-les “contrôle”, “influence” ou “aucun contrôle”. À vous ensuite de vous emparer des points qui vous boostent et sur lesquels vous avez soit le contrôle soit de l’influence, et de faire en sorte qu’ils occupent une plus grande part dans votre quotidien ».
« Examinez ensuite les aspects qui génèrent chez vous de la frustration, mais sur lesquels vous avez néanmoins le contrôle, et trouvez des solutions pour les réduire à la portion congrue de votre journée. Une fois que vous avez travaillé sur ces points, passez aux choses sur lesquelles vous avez une influence, et faites de même. Enfin, il faudra consciemment accepter de renoncer face aux choses sur lesquelles vous n’avez aucun contrôle. Mais sachez que vous avez toujours le pouvoir de choisir la manière dont vous réagissez à ces dernières. C’est un choix ».
Apprenez à apaiser votre système nerveux
« Lorsque nous sommes stressés, nous perdons le plein accès à certaines parties de notre cerveau, car le corps se concentre sur des menaces plus imminentes (par le passé, c’était par exemple un lion affamé, aujourd’hui, ce serait une deadline qui se rapproche inexorablement ou un patron qui se dirige vers vous l’air furibard). Lorsque notre corps est en mode menace, nous perdons également la capacité de communiquer correctement et de créer du lien avec les autres, deux éléments cruciaux pour notre réussite professionnelle et notre bien-être mental ».
« Pour sortir de ce mode menace, nous devons donc apprendre à apaiser notre système nerveux, ce qu’il est possible de faire en commençant à essayer de prendre conscience de l’état dans lequel se trouve notre corps sur le moment. Prenez-vous de longues respirations, vos épaules et votre mâchoire sont-elles détendues, vous sentez-vous calme ? Ou bien votre respiration est-elle rapide, coincée dans le haut de votre poitrine, et avez-vous l’impression que vous êtes sur le point d’exploser ? »
Connectez-vous avec les autres
« Être en contact avec des gens en présence desquels on se sent en sécurité peut aider à se ressourcer, poursuit Laura Ellera. Des gens au contact desquels on se sent bien. C’est l’occasion de co-réguler notre système nerveux (on se met au diapason de la respiration et du rythme cardiaque des autres puisqu’on se sent détendus à leurs côtés), ce qui peut nous donner plus d’énergie et de motivation dans notre journée de travail ».