Ecouter un témoigner d’une victime qui dénonce une ou plusieurs agressions sexuelles subies plusieurs années en arrière, est devenu chose récurrente. De nombreuses raisons expliquent ce phénomène. On vous dit tout.
Le traumatisme qui crée un sentiment de repli
Après une agression sexuelle, de nombreuses victimes se renferment très souvent au point de passer des années pour avouer ce qui leur est arrivé. Parmi les multiples raisons évoquées, l’amnésie créée par le traumatisme est l’une des plus répandues. En effet, selon certains spécialistes, subir une agression sexuelle conduit très souvent à une amnésie traumatique qui inhibe la mémoire de la victime. Ce trauma fait fuiter les souvenirs du viol pendant plusieurs années. C’est ce qu’affirme Annie Ferrand quand elle déclare que : « On peut définir la mémoire traumatique comme une espèce de boîte noire où s’est enregistré le moment de la catastrophe ». La réaction plusieurs années plus tard a des effets de bombe atomique dans la mémoire.
Avec le temps et les années qui passent, la mémoire de la victime peut être altérée, entraînant ainsi une divergence dans ses déclarations.
Les menaces et la honte
L’agresseur joue un rôle prépondérant dur ces troubles chez la victime. La plupart des bourreaux restent très proches des victimes pour influencer leurs réactions et les mettre en garde en cas de dénonciation. De l’avis de la en psychotraumatologue des femmes et des enfants, Annie Ferrand « Si on devait faire une liste, la première raison qui pousse les victimes à garder le silence, c’est l’agresseur. À cause de ce qu’il met en œuvre pour verrouiller les secrets ». Elle poursuit en affirmant : « Plus l’agresseur va être proche de la famille de la victime, plus il va avoir les capacités à créer son empire mental sur les personnes qui pourraient venir en aide à cette dernière ».
La victime se retrouve isolée
Il s’avère que très souvent de victimes se trouvent isolées, car l’agresseur s’arrange à rester ou à devenir proche de la famille de la victime. « Plus l’agresseur va être proche de la famille de la victime, plus il va avoir les capacités à créer son empire mental sur les personnes qui pourraient venir en aide à cette dernière », à en croire Annie Ferrand.
Ce qui rend la victime prisonnière de ses peurs et complique le processus de dénonciation. Car, elle se dit souvent que personne ne la croira. Par ailleurs, il arrive que la personne ayant subi ces abus se confient à un tiers, mais ne soit pas comprise ou aidé. C’est ce que pense Muriel Salmona « Les victimes font l’expérience de s’exprimer. Elles parlent avec les mots qu’elles ont, essayent de faire passer le message à leur proche dans un premier temps… Dans 75% des cas, il ne se passe rien. On ne les croit pas, ou on fait comme s’il ne s’était rien passé. Alors, comment sauter le pas pour en parler à la police après ça ? »
Enfin, les victimes sont très souvent découragées par le traitement que certaines affaires d’agressions sexuelles ont à la police, en justice ou dans les médias. Elles sont donc confortées dans l’idée selon laquelle, parler n’est pas la meilleure option.