Souffrir de dépression post-partum est déjà assez douloureux pour les jeunes mamans, celles-ci doivent encore faire face aux frustrations et aux angoisses liées à la reprise du travail.
Dépression post-partum : un mal généralisé
La dépression post-partum prend de plus en plus de l’ampleur chez les mamans et de nombreux témoignages abondent. C’est le cas de la célèbre nageuse française Laure Manaudou qui a avoué avoir souffert de dépression post-partum : « Je me suis sentie submergée, étouffée, c’était trop… En tant que sportive, je suis censée être dure… Or, j’étais fatiguée, énervée, j’avais l’impression de ne pas savoir m’occuper de mon fils, le troisième». Une situation qui a duré pendant une année. Comme elle, plusieurs mamans en souffrent, au point où la Société française de médecine périnatale a décidé de prendre au sérieux ce sujet.
La Société française de médecine périnatale a rendu public une enquête l’année dernière qui révélait que plus de 16% des femmes qui donnent naissance en France présentent les signes de dépression post-partum. Ces signes sont très souvent visibles deux mois après qu’elles aient donné naissance. Ces signaux sont parfois négligés, car 80% de nouvelles mamans sont en proie à des signes bénins et passagers. Si elles se sentent déjà mal, qu’en est-il quand ces mamans souffrant de dépressions post-partum doivent reprendre leurs activités professionnelles ?
La frustration de ne plus effectuer les mêmes heures
« Au départ, j’ai mal vécu de ne pas pouvoir faire autant d’heures que je le voulais. Surtout qu’avant d’être maman, je jugeais les gens qui partaient tôt du bureau. J’ai dû faire un vrai travail là-dessus pour accepter la situation », témoignage de Pauline, une jeune dame souffrant de dépression post-partum. Des sorties comme celle-là il en existe par milliers, ces femmes qui vivent mal le fait qu’à leur reprise elles ne soient pas aptes à faire plus d’heures. En clair, elles acceptent difficilement leur nouvelle situation. S’il faut également prendre en compte le fait que le lien avec le nouveau-né est généralement rompu à cette étape, il est très souvent difficile d’envisager un ajustement de l’emploi du temps. Il leur faut un temps d’adaptation pour arrimer leur nouvelle maternité aux exigences de leur vie professionnelle.
Retour au travail après un congé de maternité : le rôle de la hiérarchie
« En dépression post-partum, il faut bien se dire que non seulement les femmes sont fatiguées, mais en plus, au niveau psychique, elles sont complètement prises par leur dépression. Leur concentration et leur mémoire sont donc moins bonnes. Forcément, dans cet état, on a l’impression qu’elles sont moins performantes » de l’avis de Mathilde Bouychou. Ce qui justifie que la hiérarchie dans ces conditions, doit se montrer patiente et plus tolérante vis-à-vis de leurs employées concernées.
La hiérarchie peut également mettre sur pied un dispositif permettant à la jeune dame de reprendre en douceur, afin de reprendre ses marques. Malheureusement, face à un vide juridique allant dans ce sens, certains patrons s’adonnent à cœur-joie. C’est en tout cas ce qu’explique Célia : « Rien n’a été fait pour me faciliter la vie. Il fallait que tout soit comme avant, c’était limite si je ne devais pas m’excuser d’avoir été enceinte ». Pire encore, l’attitude de certains collègues et collaborateurs est également pointée du doigt : « Je ne rencontrais que de la pitié de la part de mes collègues et aucun ne m’a proposé de l’aide ».