Ironiquement, vis-à-vis des médias, plus vous cultivez la discrétion, plus vous devenez une cible intrigante pour eux. Parfois, ce sont les moments inattendus et potentiellement embarrassants qui suscitent leur intérêt pour une exclusivité.
Le 26 octobre dernier, Fabien Galthié, sélectionneur du XV de France, et sa femme Helena Noguerra, ont malheureusement été les protagonistes involontaires d’un tel moment. Alors qu’ils profitaient de leur temps libre sur une plage, Voici a saisi l’opportunité de capturer un instant mémorable pour une exclusivité.
Une photo compromettante, prévue pour être publiée le 27 octobre 2023 sans le consentement du couple, a conduit à une plainte formelle de la part de Fabien Galthié et Helena Noguerra à l’encontre du magazine.
Une publication de photo sans consentement
Revenons au commencement de cette histoire. Après le dernier match du XV de France en Coupe du monde, le couple a décidé de se détendre sur une plage près de Dieppe. Une sortie en apparence anodine qui a pris une tournure inattendue lorsque des photos ont atterri en couverture du magazine Voici. Une situation d’autant plus délicate après la défaite en quarts de finale contre l’Afrique du Sud.
Face à cette intrusion dans leur vie privée, Fabien Galthié a décidé de ne pas rester silencieux. Accusant Voici d’avoir enfreint leur vie privée, le couple a sollicité en vain le retrait des photos avant leur publication. Fabien Galthié a souligné que ces clichés ont été pris « sans son consentement », constituant ainsi une violation de leur vie privée. Dans une interview accordée au Figaro, le couple a déclaré que leurs avocats prendraient toutes les mesures juridiques nécessaires pour protéger leurs droits et défendre leur sphère privée.
«Ces clichés ont été obtenus sans notre consentement. Nous avons été avertis par des tiers du projet de publication, et nos avocats ont immédiatement demandé au journal Voici de ne pas les publier. Nous ressentons cette atteinte à notre vie privée comme une violation du respect fondamental auquel tout individu a droit. Nos avocats prendront toutes les mesures juridiques nécessaires pour protéger nos droits et défendre notre sphère privée.» ont déclaré Fabien Galthié et Helena Noguerra lors de l’interview accordée à Figaro.
Des réactions contrastées et une défense de Voici
La réaction du public face à cette affaire a été variée, avec des commentaires dénonçant le manque de scrupules des médias contemporains. Certains ont également exprimé leur perplexité quant aux circonstances dans lesquelles ces photos ont été prises, se demandant comment le couple a pu se retrouver nu à Dieppe en octobre.
Quoi qu’il en soit, l’article 9 garantit le droit au respect de la vie privée, et cela inclut le droit à l’image selon le Code civil français. De ce fait, la question centrale réside dans le consentement éclairé et spécifique à l’usage prévu des images. Si les photos ont été prises dans un contexte privé sans l’intention d’être partagées publiquement, la publication sans consentement peut être considérée comme une violation du droit à la vie privée.
En réponse à la controverse, Marion Alombert, directrice de la rédaction de Voici, a défendu la publication en soulignant que les photos ont été prises sur une plage publique et que le couple n’était pas seul à ce moment-là. Elle a insisté sur le caractère positif de l’article, mettant en avant la beauté et l’amour du couple. Par ailleurs, le magazine a décidé de payer des dommages et intérêts futurs en prenant à sa charge la publication future en première page du journal d’un bandeau informant le lecteur de sa condamnation, selon Figaro.
Malgré la tempête médiatique, Fabien Galthié a conservé son poste de sélectionneur des Bleus et a même participé à un débriefing de la Coupe du monde avec les responsables de la Fédération française de rugby. Cependant, cette affaire soulève des questions fondamentales sur la frontière entre la vie privée des personnalités publiques et la quête d’informations par les médias. En fin de compte, que l’on soit célèbre ou non, la discrétion demeure cruciale, même sur une plage où l’on pense être à l’abri des regards.