La ménopause, cette période assez délicate pour les femmes, n’est pas toujours prise en compte par la société. Ce 24 janvier, on a encore pu le constater avec la décision du gouvernement britannique qui a rejeté la création d’un « congé ménopause ». Pour eux, cette demande est « non nécessaire », prenant ainsi à contre-pieds ces femmes qui souhaitaient que cette période de leur vie soit prise en compte, car particulière. En France aussi, cette question se pose de plus en plus. Nous vous livrons les témoignages de 3 femmes ménopausées qui partagent avec nous leur vécu au bureau.
Des journées et des nuits perturbées
La première d’entre elles, Anne, professeure des écoles originaire de Haute-Savoie, raconte une expérience qu’elle a vécue lors d’une excursion au ski avec ses élèves. En effet, la femme âgée de 56 ans a souffert d’infections urinaires douloureuses à répétition qui l’a obligé de demander au bus de s’arrêter pour qu’elle puisse se soulager. En plus, elle raconte que ses nuits et ses journées étaient perturbées, avec une grosse fatigue et un stress permanent. « C’est un métier qui nécessite beaucoup de patience et, quand on ne dort pas, c’est très difficile. […] Je me trompais de prénom, je faisais des fautes au tableau », raconte-t-elle.
Il lui a donc fallu un effort surhumain pendant au moins 6 ans : « Je me trouvais dans un brouillard cérébral. Je dormais trois heures par nuit, je faisais des insomnies, je ne mémorisais plus rien et je ne parvenais plus à me concentrer », explique l’enseignante quinquagénaire. .
Des semaines « en rouleau compresseur »
Pour Patricia, travailler en période de crise de la ménopause peut rapidement devenir un calvaire. Cette cadre commerciale a ressenti les premiers symptômes de la ménopause à l’âge de 45 ans. Elle a également expérimenté des problèmes d’élocution et des bouffées de chaleur. « À l’époque, je n’avais pas pensé à la ménopause et personne ne mettait le nom dessus, d’autant plus car je me considérais encore jeune pour cela », se souvient-elle.
Après avoir consulté, le médecin va lui prescrire un repos. Mais, les symptômes sont toutefois tenaces et Patricia vit ensuite ses semaines au bureau comme si « un rouleau compresseur » lui passait dessus. À un moment, elle va même penser que le problème vient de son travail. Le médecin quant à lui va essayer des hypothèses comme le burn-out et lui prescrit des anti-décompresseurs. « Je traitais mes mails, mais je ne répondais pas au téléphone, car je ne me sentais pas en position de parler […] Je me disais que ce serait mal vu si je restais absente pour cause de « burn-out ». Cette étiquette de personne vulnérable était mal vue dans l’entreprise où j’étais », confie-t-elle.
Douleurs et perte d’identité
Aujourd’hui âgée de 56 ans, Joyce, PDG d’une agence de publicité, est ménopausée depuis déjà 3 ans. « J’ai senti que mon corps et ma tête ne suivaient plus comme avant et je devais me forcer pour accomplir les tâches quotidiennes », raconte-t-elle. Elle confie d’ailleurs qu’elle a traversé des moments de doute, des moments où elle n’était pas elle-même. En plus des problèmes de digestion, de chute de cheveux… « On se perd, on n’est plus celle qu’on était. J’étais la sportive, très dynamique. Et, là, le week-end, en dehors de l’école, je me reposais sur le canapé pour être capable de reprendre le travail le lundi », raconte Anne.