Alors que le livre PPDA le Prince noir de Romain Verley sortait ce 8 février 2023, des voix s’élevaient déjà pour le critiquer. En effet, certaines victimes de la star du JT s’offusquent des méthodes de l’écrivain. Par contre Isabelle Saporta, la PDG des éditions Fayard, fustige quant à elle les réactions des victimes présumées de PPDA.
L’offensive d’une victime présumée de PPDA
PPDA le Prince noir est un livre qui porte les griffes de Romain Verley, aux éditions Fayard. C’est donc la maison d’édition qui va en premier subir les foudres de l’une des femmes qui accusent PPDA, car elle a décidé de la poursuivre en justice pour « atteinte à la vie privée ». Selon la femme, l’auteur a divulgué en détail ce que PPDA lui aurait fait subir alors qu’elle avait 19 ans, en plus de la nommer sans son consentement. Elle pense notamment que l’écrivain a réussi à avoir ce récit à partir de ses auditions à la police, déclarations qui n’ont jamais été rendues publiques. Même lorsqu’elle avait participé à une émission collective organisée par Mediapart, la plaignante avait refusé d’évoquer les détails de ce sujet qu’elle avait déjà porté en justice.
Malheureusement, sa demande de conditionnement d la parution de l’ouvrage sous astreinte de 500 euros par jour de retard « pour protéger sa vie privée et son entourage familial et professionnel », a été rejetée.
« Inciter les femmes à se taire »
Dans un mail, une dizaine de femmes présumées victimes de l’ancien animateur, s’insurgent de l’utilisation de leurs déclarations pendant les auditions policières sans leurs consentements. Elles s’en prennent notamment à l’éditrice Isabelle Saporta et à l’auteur Romain Verley : « Vous vous êtes autorisé à relater nos histoires d’humiliations les plus intimes que certaines d’entre nous avaient choisi de réserver à la justice. Vous n’avez pas respecté notre volonté, rajoutant une nouvelle couche de violence à la violence ». Selon elles, ce comportement : « incite les femmes à se taire ».
« Nous sommes pourtant nombreuses à avoir confié à vos confrères et consœurs les viols et les agressions que nous avons subis. Il était inutile de forcer celles qui redoutaient l’impact du récit détaillé de leur viol sur leurs proches, leurs compagnons ou leurs enfants. Ça n’apporte rien à la démonstration. C’est blessant », poursuivent-elles, soulignant que « sur la centaine de femmes qui ont raconté ce que cela leur a coûté leur rencontre avec Patrick Poivre d’Arvor, seules quatre ont accepté de (lui) parler… »
Pour un souci d’équilibre, Le Parisien a souhaité avoir la version de Romain Verley, ce dernier a tenu à se défendre : « Je suis ni le porte-parole des plaignantes, ni l’avocat de PPDA. Je suis là pour donner des faits ». Même s’il reconnait que pour la femme qui a porté plainte il « aurait peut-être dû effectivement la contacter. »
« La vérité journalistique n’est pas là pour faire plaisir »
Selon Isabelle Saporta : « Tout a été fait selon les règles de l’art. La vérité journalistique n’est pas là pour faire plaisir. Je suis très étonnée que, venant de la part de femmes journalistes, il y ait une volonté de museler. Elles doivent comprendre que Romain Verley va les aider à mettre à bas ce système. C’est une force pour elles ». L’éditrice dénonc les réactions des femmes, en relevant que c’est avant tout un travail journalistique.
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