Au cours de l’année 2023, une escalade significative a été constatée dans le nombre d’arnaques par SMS visant à exploiter la confiance et l’émotion familiale des victimes. Un exemple frappant de cette escroquerie émergente est celui d’une dame originaire de Castres (Tarn), trompée par un message prétendument envoyé par son fils en détresse financière.
Ces tentatives, conçues pour extorquer de l’argent, sont devenues une menace croissante, nécessitant une vigilance accrue et des mesures de prévention.
Les méthodes sophistiquées
L’organisme de surveillance, le Service d’information, de renseignement et d’analyse stratégique sur la criminalité organisée (Sirasco), a identifié cette escroquerie comme une « escroquerie de masse », bien planifiée et en constante évolution.
En décembre 2023, la mère de Castres, délestée de 12 040 euros au total, dépose plainte au commissariat local. L’auteur de l’arnaque, basé en Seine-Saint-Denis, est rapidement identifié grâce à la coopération entre les forces de l’ordre et les institutions financières.
Les escrocs initient leur attaque en envoyant des SMS à un grand nombre de destinataires, exploitant des listes de coordonnées acquises sur le darknet ou via l’application Telegram. Ces listes, achetées légalement ou non, offrent un point de départ aux escrocs.
La ruse : créer un climat de semi-confiance
L’escroc, souvent se faisant passer pour un enfant, cherche à établir un lien émotionnel avec la victime. Le changement de numéro est expliqué par des problèmes techniques, tels que des pannes ou des casses de téléphone.
Un exemple du message : « Coucou maman, c’est moi, j’ai eu un problème avec mon téléphone, c’est mon numéro temporaire ».
La victime est alors incitée à enregistrer le nouveau numéro et à répondre via WhatsApp, créant ainsi un environnement perçu comme plus sécurisé. Sur WhatsApp, la vigilance diminue, et les victimes se montrent moins méfiantes qu’en ligne.
C’est à ce moment que l’escroc tente d’extorquer de l’argent sous des prétextes fallacieux, tels que l’achat d’un nouveau téléphone ou le remboursement urgent d’une prétendue dette.
Le contrôleur général Frédéric Laissy du Service de communication de la Police Nationale souligne que ces escrocs opèrent principalement au sein de « groupes criminels multiactivités », dont l’escroquerie constitue la principale tâche.
Ces fonds peuvent provenir de diverses sources, y compris le trafic de drogue, soulignant la complexité de ces filières.
Prévention et conseils des autorités
Face à cette menace persistante, les autorités encouragent la prévention et la collaboration citoyenne. Il est essentiel de signaler toute tentative d’escroquerie, même si le préjudice semble minime. Les forces de l’ordre utilisent ces signalements pour recouper les informations, remonter la filière et identifier les coupables. En outre, les victimes doivent conserver les messages suspects comme preuves.
Les conseils pour éviter ces arnaques incluent la programmation du téléphone pour bloquer les SMS indésirables, mais avec la mise en garde de ne pas répondre « Stop pour se désabonner », car cela pourrait être une tactique des escrocs pour vérifier la validité du numéro.
La vigilance reste la première parade : ne pas supprimer immédiatement les messages douteux et ne pas rappeler le numéro en question sont des actions simples mais cruciales pour se protéger.
Face à cette menace grandissante, la lutte contre les escroqueries par SMS nécessite une collaboration continue entre les autorités et le public.
Être informé des méthodes utilisées par les escrocs et adopter des pratiques de prévention contribuent à renforcer la résistance individuelle contre cette forme émergente de criminalité. En somme, la vigilance collective reste la clé pour contrer cette menace en constante évolution.