Ce phénomène est connu sous le nom d’inertie et peut également se produire à la suite d’une grasse matinée. Le docteur Isabelle Poirot explique pourquoi trop dormir rend mou.
Combien d’heures de sommeil par nuit pour éviter l’inertie ?
Les médecins recommandent généralement 6 à 9 heures de sommeil par nuit pour un adulte à partir de 26 ans. Lorsque vous en faites plus à l’occasion d’une grasse matinée ou d’une sieste, vous constatez généralement de la fatigue ou de la somnolence au réveil.
Lorsque la situation se pose, cela signifie que le sommeil n’a pas été réparateur. En effet, cette sensation de « brouillard mental » est connue sous le nom d’inertie. Selon le Dr Isabelle Poirot, qui est une psychiatre spécialisée dans les troubles de sommeil, « Il y a plusieurs raisons qui peuvent expliquer le manque de forme au réveil après avoir beaucoup dormi ». Elle indexe premièrement le mode de vie.
Votre sommeil ne correspond pas à vos besoins physiologiques
Le syndrome d’insuffisance de sommeil est le fait de trop dormir et ne pas se sentir en forme au réveil. La psychiatre dit : « Pendant toute la semaine de travail, les personnes concernées vont avoir un temps de sommeil qui ne correspond pas à leurs besoins physiologiques. Plus elles avancent dans la semaine, plus la fatigue s’intensifie. Elles vont aussi ressentir un grand besoin de dormir au moment où elles devraient faire une sieste pour récupérer ».
Ceci étant, le week-end devient un moment de récupération où le temps de sommeil est anormalement important. Cela peut être observé à travers un lever tardif et/ou une sieste trop longue. Cependant, malgré cet important temps de récupération, l’ensemble de la dette de sommeil de la semaine n’est pas comblée.
C’est ce qui fait intervenir l’inertie de sommeil. Selon la spécialiste, « Le cerveau va lutter contre le sommeil tant qu’il peut ». En effet, vous serez en train de dormir à un moment où vous n’auriez pas dû.
Par ailleurs, la professionnelle de santé souligne que les humains sont aussi des « animaux qui dépendent de l’alternance jour/nuit. Nous avons donc une heure privilégiée de lever le matin car nos horloges biologiques sont faites pour que l’ensemble de notre organisme soit bien réveillé, passée une certaine heure ». Cependant, cette horloge biologique n’est capable de s’adapter qu’au bout de quelques jours.
Préférer la sieste à la grasse matinée
Afin de récupérer cette dette de sommeil « il vaut mieux privilégier la sieste à la grasse matinée ». C’est du moins ce que recommande la spécialiste. Cependant, il est important de signaler qu’il existe deux types de sieste. Il s’agit de la sieste courte d’une durée de 20 à 30 minutes et celle qui est prolongée d’une durée d’une heure à une heure et demie. La dernière équivaut d’ailleurs à un cycle de sommeil.
En effet, la sieste prolongée aide à récupérer mais va augmenter le risque d’avoir trop récupéré le weekend. Ce qui va parfois empêcher de s’endormir le dimanche soir. Isabelle Poirot rappelle toutefois qu’ « une certaine adaptation est possible, le mieux est d’essayer de respecter son temps idéal de sommeil et ses impératifs de réveil ».
Enfin, elle souligne que le problème d’inertie concerne particulièrement le sommeil des adolescents : « Ils se couchent généralement trop tard et leur lever est pénible car leur horloge biologique est encore en phase de sommeil alors que leur cerveau est réveillé ».