L’artiste belge d’origine rwandaise, Stromae, a connu un succès phénoménal il y a de cela quelques années. Et parallèlement à cette gloire, il a connu un burn-out qui l’a obligé à faire une très longue pause scénique de 7 années. Alors qu’il avait repris goût à la scène, Stromae se trouve une fois de plus contraint d’annuler sa tournée jusqu’à fin mai. « Je me dois d’écouter mes limites », écrit-il, avant de lancer : « Je dois me résigner au fait que ma santé ne me permet malheureusement pas de continuer à venir à votre rencontre pour l’instant […] Je partage avec vous cette nouvelle avec énormément de regret et une profonde tristesse ».
Une urgence pour lui d’écouter ses limites
Alors que son retour est espéré vers le 1er juin à Bruxelles, l’artiste de 38 ans s’est toutefois montré abattu et en même temps confiant pour la suite. « Entouré de ma famille, je dois prendre le temps de me rétablir pour reprendre, quand je le pourrai, la suite des concerts (…) Prenez bien soin de vous », déclare-t-il. Ce n’est pas nouveau pour le chanteur, car en fin 2015 déjà, il avait dû jeter l’éponge, foudroyé par une dépression aggravée par les effets secondaires d’un traitement du paludisme.
La popularité de Stromae est indiscutable, car il fait partie des artistes francophones les plus écoutés dans le monde ces dernières années. Le public a eu le plaisir de le retrouver sur scène en 2022, lors de la présentation de son disque « Multitude ». Un opus qui lui a valu une 6ème et une 7ème Victoires de la musique. On avait pensé l’avoir définitivement récupéré, surtout en écoutant le titre « invaincu », qui semblait marquer son retour en forme. Mais hélas, il faut dire que « L’enfer » est résolument de retour. Comme une prémonition avec le titre éponyme qu’il avait présenté au journal de 20H00 de TF1 au début de 2022.
« Du coup, j’ai parfois eu des pensées suicidaires. On croit parfois que c’est la seule manière de les faire taire/Ces pensées qui me font vivre un enfer », entend-on dans ce morceau aux forts relents autobiographiques.
Tout est parti en cacahuète
Celui qui s’appelle en réalité Paul Van Haver, à l’état civil, s’était pourtant remis de ses vieux démons, devenant au passage un vrai modèle pour des jeunes artistes. Certains le prenant même en référence comme Pierre de Maere ou la Française Zaho de Sagazan. Né en banlieue de Bruxelles, d’une mère flamande et d’un père rwandais, parti très tôt de la maison et tué pendant le génocide, il découvre le rap ado. Stromae a été compositeur pour de nombreux artistes grand public, avant de se lancer dans l’arène.
L’enfer se referme à nouveau sur l’artiste
Lors de la sortie de son premier album intitulé « Alors on danse », une certaine ode à la joie de vivre, l’artiste nous conseillait de danser pour oublier la crise, la mort et les malheurs. Un titre qui va connaître un succès sans précédent au-delà des frontières européennes, car il se fera un nom aux États-Unis. Quelques mois plus tard, le public découvre un artiste singulier, entre Brel, Arno et Kraftwerk, sur la scène des Trans Musicales de Rennes. « Ma crainte, c’est de ne pas rester normal. Le jour où je me prendrai au sérieux, c’est là que je commencerai à partir en cacahuète », disait-il au moment du succès des fulgurants « Formidable » ou « Papaoutai ».