Celle-ci permet d’acheter et d’utiliser à vie plusieurs données personnelles de ses clients contre de l’argent et des bons d’achat chez Temu. Cependant, suite à la controverse suscitée, elle a décidé de retirer temporairement son offre.
Temu met un terme à son opération commerciale controversée « Cash reward »
Temu, la marketplace chinoise connue pour ses millions de produits à prix réduits, a récemment suspendu son opération commerciale « Cash reward ».
Cette campagne, qui a été largement diffusée sur les réseaux sociaux et lancée en Angleterre il y a plus d’une semaine, offrait aux utilisateurs français la possibilité de bénéficier d’une cagnotte d’au moins 100 euros (une partie en espèces versée sur un compte PayPal et une partie en coupons à dépenser sur le site) en téléchargeant l’application et en cliquant sur un lien de parrainage.
Cependant, en participant à cette offre, les utilisateurs acceptaient de vendre une partie de leurs données personnelles à vie. Face à la réaction des clients, un porte-parole de Temu a déclaré le vendredi 29 mars au soir : « Nous avons décidé de supprimer temporairement le programme et de l’optimiser en fonction des réactions des clients. Nous nous engageons à apporter des améliorations pour garantir la clarté et une meilleure expérience pour tous. »
Suspension de l’offre de Temu malgré son succès en France
Malgré un « grand succès en France, où de nombreux clients satisfaits ont reçu des récompenses pour leur participation », la marketplace Temu a suspendu son offre jusqu’à nouvel ordre, selon un porte-parole.
La polémique a grandi ces derniers jours, d’abord en Angleterre et maintenant en France, autour de l’achat des données personnelles des utilisateurs. Tom Balbic, directeur marketing de NordVPN, fournisseur de VPN, estime que « cela prouve que les soupçons d’espionnage autour du modèle commercial de Temu étaient fondés ».
En réponse aux critiques, Temu a revu les données collectées dans son offre. Initialement, l’offre impliquait l’utilisation et la publication de diverses informations personnelles des utilisateurs. Cependant, un porte-parole de Temu a clarifié qu’ils ne collectent que le nom d’utilisateur et la photo de profil.
La légalité de la pratique est-elle en question ?
« Si le consentement est donné, cela pourrait être légal », est l’opinion exprimée par l’entourage de Marina Ferrari, la secrétaire d’État chargée du Numérique.
Ils appellent les consommateurs à être vigilants lorsqu’il s’agit de leurs données personnelles. Cependant, la question reste de savoir si l’information est suffisamment claire pour l’utilisateur. Il revient à la Cnil, l’autorité de contrôle des données personnelles de juger de cela, bien qu’elle n’ait pas pu répondre à nos questions dans les temps.
Les risques associés à la revente de vos données
Le risque le moins grave est le profilage commercial, qui peut entraîner une réception massive de spams, d’appels ou de courriers indésirables. Tom Balbic, directeur marketing de NordVPN, analyse : « Si ces informations se retrouvent sur le darknet, elles peuvent être utilisées pour des opérations de phishing. Plus vous disposez d’informations sur une personne, plus l’arnaque est crédible.
Enfin, si le gouvernement chinois souhaite récupérer ces données pour étudier les opinions et les comportements économiques des Français, il en aura le droit. Avec Temu, nous sommes dans une totale incertitude car nous ne savons pas où les données personnelles peuvent finir ! »